Se curer le nez en société : un geste anodin ou un révélateur psychologique ?

Publié le 19 mai 2025

En pleine rame de métro ou dans un lieu public, ce comportement jugé grossier suscite souvent gêne et incompréhension. Pourtant, selon les experts, cette habitude banale en dit long sur notre rapport aux conventions sociales et à notre intimité. Décryptage d'un phénomène plus complexe qu'il n'y paraît.

Un geste banal en apparence… mais pas si simple

On imagine souvent qu’il s’agit d’une simple réaction physique, au même titre que se frotter les yeux ou s’étirer. Qui n’a jamais ressenti cette gêne nasale en plein milieu d’une réunion importante ou pendant un trajet en RER ? Pourtant, ce comportement déclenche fréquemment des réactions de gêne autour de nous. La raison est simple : dans notre société, certaines actions sont considérées comme relevant de l’intimité personnelle, et le fait de se curer le nez en public en fait clairement partie.

Mais il faut savoir que cette perception varie selon les cultures ! Ailleurs dans le monde, ce même geste peut être perçu comme une solution pragmatique à un problème physique, sans aucune connotation négative. La frontière entre normal et impoli dépend donc largement du contexte culturel.

Les racines psychologiques derrière ce comportement

Ce qui semble être une mauvaise habitude anodine peut parfois cacher des mécanismes psychologiques plus profonds. Selon certains spécialistes, les gestes répétitifs comme celui-ci peuvent servir de mécanisme d’adaptation face au stress ou à l’anxiété. Lorsque le niveau de tension interne augmente, ces comportements automatiques offrent une sorte de soupape émotionnelle.

Ce phénomène s’observe aussi chez les personnes ayant tendance à agir de manière impulsive. Quand le contrôle des actions diminue ou qu’on agit sans réfléchir aux conséquences, on peut adopter des comportements qu’on éviterait normalement… même s’ils nous valent quelques regards désapprobateurs !

Une possible quête d’attention ?

Il existe une autre explication, moins souvent évoquée mais tout aussi fascinante : la recherche inconsciente d’attention. Dans certaines situations, adopter un comportement socialement inapproprié peut être une manière (volontaire ou non) de se faire remarquer. Paradoxalement, même une réaction négative peut satisfaire ce besoin d’être vu et reconnu par les autres.

Des automatismes qui remontent à l’enfance

Les habitudes acquises pendant l’enfance ont souvent une force particulière. Si ce geste n’a jamais été corrigé ou considéré comme gênant pendant les jeunes années, il peut persister à l’âge adulte sans que la personne n’y voie d’inconvénient. C’est un peu comme la manière de saluer : si personne ne vous a jamais appris à faire la bise, comment savoir que c’est la norme sociale ?

Quand les codes sociaux ne sont pas assimilés

Dans certains cas, ce comportement révèle simplement une méconnaissance des conventions sociales. L’éducation – qu’elle vienne de la famille, de l’école ou de l’environnement culturel – joue un rôle fondamental dans notre apprentissage des interactions sociales. Quand cet apprentissage présente des lacunes, certaines règles implicites peuvent passer inaperçues.

Comment interpréter tout cela ?

Se curer le nez en public peut sembler insignifiant pour certains, choquant pour d’autres, mais il s’agit rarement d’un acte dénué de signification. Qu’il traduise du stress, un besoin de reconnaissance ou une méconnaissance des normes sociales, ce petit geste en dit souvent long sur notre fonctionnement psychologique et social…

Et si nous apprenions à décrypter ces comportements avec bienveillance plutôt qu’avec critique ? Après tout, chacun a ses petites particularités qui méritent d’être comprises plutôt que jugées.