Pourquoi certains pardonnent l’adultère ? L’éclairage d’une experte en psychologie

Face à la tromperie, le départ semble une évidence... jusqu'au moment de prendre sa décision. Attachement, peur de l'inconnu ou habitude ? Une spécialiste décrypte les raisons complexes qui poussent à sauver son couple malgré tout.
Quand l’amour n’est pas la seule raison de rester
On imagine souvent que ceux qui choisissent de pardonner une infidélité le font par manque de caractère ou par dépendance affective. La réalité est plus complexe : c’est souvent l’anxiété qui prend le dessus – angoisse de se retrouver seul, appréhension face au changement, crainte de déséquilibrer la cellule familiale ou simplement la perspective de repartir de zéro.
« Nombreuses sont les personnes qui persistent dans une relation problématique parce qu’elles estiment que la séparation représenterait un défi encore plus grand. Elles ont l’impression d’être coincées dans un dilemme entre leurs sentiments et ce qu’elles perçoivent comme leurs obligations », analyse l’experte en relations amoureuses.
L’influence du jugement extérieur et des contraintes pratiques
Les engagements communs (enfants, propriété immobilière, projets partagés) rendent souvent la rupture difficile à envisager. Mais il ne faut pas sous-estimer l’impact des conventions sociales, ces remarques bien intentionnées du type « ce n’est pas une raison pour se séparer », « tu pourrais le regretter plus tard », ou cette croyance qu’il faudrait « faire des concessions » pour maintenir l’harmonie familiale.
Pourtant, comme le souligne Siyana Mincheva, « les enfants sont extrêmement sensibles aux ambiances tendues. Ils perçoivent parfaitement quand leurs parents ne s’épanouissent pas ensemble. Cette atmosphère peut les marquer plus profondément qu’une séparation bien gérée ».
Une question d’identité autant que de relation
Rester ensemble ne signifie pas toujours qu’on croit au changement de l’autre. Parfois, c’est simplement une manière d’éviter de regarder ses propres insécurités en face. La peur du qu’en-dira-t-on, la honte d’un échec sentimental, le sentiment d’avoir « échoué » dans sa vie amoureuse… autant de freins psychologiques qui conduisent à jouer la comédie du couple heureux.
« Dans la plupart des situations, la personne sait intuitivement que quelque chose ne fonctionne pas. Mais cette lucidité est neutralisée par des craintes qui inhibent toute action concrète », observe la psychologue.
Parmi ces peurs paralysantes :
- Redouter de ne pas rencontrer un nouveau partenaire ;
- Crainte de blesser les enfants ;
- Peur de perdre son niveau de vie actuel ;
- Appréhension de devoir tout recommencer sans soutien.
Rester peut être une décision assumée… à certaines conditions
Certaines infidélités ne sonnent pas forcément le glas du couple. Elles peuvent constituer un électrochoc salvateur, un moment de vérité qui incite les deux partenaires à faire un bilan honnête de leur relation. Si les deux personnes s’engagent authentiquement dans un processus de reconstruction, il est possible de rebâtir une dynamique plus saine.
Mais cette renaissance nécessite l’implication sincère des deux côtés.
« La réconciliation n’a de chance d’aboutir que si chaque partenaire s’y consacre pleinement, avec transparence, capacité à se remettre en question, et surtout, une volonté commune de tourner la page ensemble », insiste la spécialiste.
Pour conclure
Il n’existe pas de solution universelle face à la tromperie. Il n’y a que votre vérité. Celle qui préserve votre intégrité, qui vous reconnecte à vous-même… et qui ne s’appuie pas sur des peurs irrationnelles, mais sur une décision en accord avec votre être profond.