Cancer du pancréas : quand stress et surpoids deviennent des facteurs aggravants

Publié le 17 avril 2025

Le stress chronique et l'obésité formeraient un cocktail dangereux favorisant le développement précoce du cancer pancréatique. Cette révélation scientifique ouvre pourtant des perspectives encourageantes en matière de prévention.

Un cancer silencieux aux conséquences redoutables

Illustration du pancréas et des facteurs de risque

En France, environ 10 000 nouveaux cas de cancer pancréatique sont diagnostiqués chaque année. Cette pathologie se caractérise par une progression souvent insidieuse, avec des signes cliniques qui se manifestent généralement à un stade avancé. Cette particularité explique pourquoi les taux de survie demeurent relativement faibles, soulignant l’importance cruciale des mesures préventives.

Parmi les éléments déclencheurs déjà identifiés (consommation de tabac, diabète sucré, vieillissement…), les chercheurs mettent désormais en lumière une combinaison particulièrement alarmante : l’excès pondéral associé à un état de tension nerveuse prolongé.

L’effet démultiplié du stress et de l’obésité

Représentation graphique de l'obésité

Des travaux scientifiques menés par l’université UCLA et parus dans Molecular Cancer Research démontrent une interaction préoccupante entre l’adiposité et l’anxiété durable.

L’expérimentation animale a révélé qu’un régime hyperlipidique induisait des altérations cellulaires précancéreuses. Cependant, lorsque s’ajoutait un facteur de stress psychosocial (isolement forcé, conditions environnementales stressantes), ces lésions prenaient une ampleur significativement plus importante.

Le rôle clé de la molécule CREB

Sur le plan physiologique, les mécanismes sont désormais mieux élucidés. La pression psychologique entraîne la sécrétion de neuromédiateurs, tandis que la surcharge pondérale provoque des déséquilibres endocriniens. Ces deux phénomènes conjugués activent la protéine CREB, un régulateur connu de la multiplication cellulaire.

Or, CREB accélère la propagation des cellules malignes. En d’autres termes, le stress et l’obésité constituent un terreau favorable à l’émergence de tumeurs pancréatiques.

Un risque accru chez la population féminine ?

L’étude a également mis en évidence une sensibilité accrue des sujets femelles aux situations stressantes. Les scientifiques évoquent une possible influence des hormones sexuelles et des récepteurs au stress, potentiellement plus réactifs chez les femelles.

Cette observation suggère que les femmes présentant une obésité et exposées à un stress persistant pourraient courir un danger plus élevé – une réalité qui mérite une attention particulière.

Mesures préventives à mettre en œuvre

Conseils pour arrêter de fumer

La lumière positive dans ces découvertes ? Elles offrent des perspectives pour le développement de thérapies innovantes. Plusieurs molécules ciblant la protéine CREB ou les mécanismes du stress sont actuellement à l’étude.

En pratique, voici quelques habitudes bénéfiques à intégrer dans votre quotidien :

  • Optez pour une nutrition saine : privilégiez les végétaux frais, les céréales complètes, les acides gras essentiels… et réduisez les aliments transformés.
  • Stabilisez votre masse corporelle : même une perte de poids modérée allège le travail pancréatique et améliore le métabolisme.
  • Développez des techniques de relaxation : yoga, cohérence cardiaque, activité physique modérée… à vous de trouver ce qui vous convient.
  • Bannissez la cigarette et modérez les boissons alcoolisées : ces substances agressent particulièrement le pancréas.
  • Programmez des contrôles médicaux périodiques, surtout en cas d’hérédité chargée.

Un défi sanitaire prioritaire

Si le cancer du pancréas ne représente pas la tumeur la plus fréquente, il compte parmi les plus redoutables. En éclairant les liens entre stress, surpoids et cancérogenèse, la recherche ouvre de nouvelles voies pour la prévention.

Et vous ? Votre santé est un capital précieux. Les choix que vous faites aujourd’hui façonnent votre bien-être de demain.