3 expressions révélatrices : et si votre enfant souffrait d’un TDAH sans le savoir ?

Publié le 6 août 2025

"Je n'arrive pas à démarrer", "C'est plus fort que moi, je procrastine", "Je me sens paralysé"... Ces mots, prononcés régulièrement, pourraient signaler bien plus qu'une simple fatigue passagère. Une experte décrypte ces signaux d'alerte.

D’après la neuropsychologue Laura Geati, ces trois formulations reviennent comme un leitmotiv chez les enfants – et les adultes – présentant un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Le TDAH : une réalité neurologique méconnue

Le TDAH n’est pas un caprice ni un trait de caractère, mais bien un fonctionnement cérébral atypique touchant petits et grands. Ses manifestations ? Une attention en montagnes russes, des impulsions difficiles à contrôler, une gestion chaotique des priorités et cette sensation permanente d’avoir trop de balles en l’air.

Contrairement aux clichés, il ne s’agit ni d’une flemme chronique ni d’un surplus d’énergie mal canalisé. La science montre qu’un déséquilibre des neurotransmetteurs (dopamine et noradrénaline) perturbe la capacité à se motiver et à s’organiser – comme un GPS interne en panne.

Ces phrases qui devraient faire tilt

La spécialiste pointe trois déclarations récurrentes à prendre au sérieux :

« Je tourne en rond sans réussir à commencer »
« J’ai l’impression d’être coincé avant même d’essayer »
« Ma to-do list me terrifie »

Ces mots traduisent une authentique paralysie face à l’action, une difficulté à structurer ses pensées ou à terminer ce qu’on entreprend. Répétées souvent, elles deviennent des indices précieux pour comprendre un cerveau TDAH.

Le chaos invisible

Imaginez un bureau couvert de dossiers urgents… sans pouvoir déterminer par lequel commencer. C’est le quotidien des personnes TDAH. Leur procrastination n’est pas un choix, mais une incapacité physique à enclencher la première étape. Comme si leur cerveau affichait systématiquement « erreur 404 » quand il faut initier une tâche.

Cette impuissance génère une spirale infernale : découragement, auto-critique, épuisement psychique et parfois une estime de soi en berne.

Ne pas banaliser ces signaux

Évidemment, tout le monde connaît des périodes de procrastination. Ces indices isolés ne signent pas automatiquement un diagnostic. Un coup de stress, une baisse de régime ou des bouleversements personnels peuvent produire des effets similaires.

D’où l’importance, en cas de suspicion, de solliciter un avis médical. Un professionnel saura différencier un tempérament rêveur d’un vrai trouble neurodéveloppemental, et proposer des solutions sur mesure.

L’urgence d’une détection précoce

Reconnaître un TDAH tôt, c’est offrir à son enfant une clé pour déchiffrer son propre mode d’emploi. Pas question de le cataloguer, mais de lui fournir des stratégies adaptées pour s’épanouir à l’école, en famille, puis dans sa vie d’adulte.

Surtout, cela permet de restaurer une image positive de lui-même. Parce que non, ce n’est pas un « feignant » – juste un esprit brillant qui fonctionne différemment.

Certaines phrases banales en apparence sont en réalité des SOS discrets. Apprenons à les décrypter.